Le responsable de l’Entreprise Kone Sciage et Bois (EKSB), Koné MAMADOU, et l’ancien représentant de la communauté du village Abenelang, Augustin DZOUMELI, viennent d’être arrêtés par la brigade de gendarmerie du centre de Booué (province de l’Ogooué-Ivindo). Grâce au soutien, encore une fois de l’ONG Conservation Justice toujours au chevet des populations des milieux ruraux. Chefs d’accusation : abus de confiance et détournement du Fonds de développement local (FDL). La gravité des faits est telle que le procureur de la République près le parquet de Libreville s’en est saisi.
Selon l’accusation, le responsable de l’EKSB n’a pas achevé les différents chantiers à lui attribués depuis 2000. En l’occurrence, la construction au village Abenelang d’un château d’eau et d’un système d’hydraulique estimé à 7.603.344 FCFA issue du FDL et la construction de logements d’enseignant au village Poteau-Ciment pour un montant d’environ 7.600.000 FCFA du FDL. Des faits que reconnaît Koné MAMADOU, qui, selon nos informations, précise néanmoins avoir donné 3.000.000 FCFA, issus du Fonds de développement local de 7.603.344 FCFA, à des autorités administratives et à l’ancien représentant de la communauté du village Abenelang.
Parmi ces les autorités communautaires, sieur Augustin DZOUMELI, ancien représentant communautaire, qui siégeait au sein du comité de gestion et suivi de projet (CGSP), présidé par le préfet du département de la Lope, qui reconnaît, lui, avoir touché une somme de 300.000 FCFA issue du FDL en plus de sa rémunération. Augustin DZOUMELI était chargé de surveiller les travaux avant de devenir salarié de l’entreprise EKSB en qualité de chef de chantier et responsable de la paie.
En 2022, une première plainte est déposée près de qui de droit par les populations locales ; plainte classée sans suite. Déterminés à obtenir réparation, et grâce à l’appui de l’ONG Conservation Justice, les populations locales ont introduit une seconde plainte en date du 24 janvier 2023 qui a, elle, aboutit à l’interpellation des deux escrocs présumés. Cet énième scandale devrait amener les autorités compétentes à prendre des mesures drastiques pour mettre fin à cette situation récurrente. En effet, mis en place en 2014, et issu essentiellement de la responsabilité sociétale des entreprises (RES), le FDL est depuis quelques années, l’objet de détournement important dans plusieurs provinces de l’arrière-pays dont l’Ogooué-Ivindo.
MEZ