[L]e 8 juin est le 159e jour de l’année du calendrier grégorien, 160e lorsqu’elle est bissextile, il en reste ensuite 206e.
Le Gabon commémore, ce mercredi 8 juin, le quatorzième anniversaire de la disparition d’Omar Bongo qui a dirigé le pays durant 41 ans ,de 1967 à 2009.
Benjamin d’une famille de douze enfants, S. E. M. Omar Bongo Ondimba, Président du Gabon, est né le 30 décembre 1935 à Lewaï, commune de la province du Haut-Ogooué, au sud-est du Gabon.
Après des études primaires et secondaires à Brazzaville, alors capitale de l’Afrique équatoriale française (AEF), il travaille dans l’administration des Postes et télécommunications, avant de poursuivre une formation militaire qui le conduira à exercer ce métier, comme sous-lieutenant puis lieutenant de l’armée de l’air, successivement à Brazzaville, Bangui et Fort Lamy (aujourd’hui Ndjamena).
Peu après l’indépendance du Gabon en 1960, c’est aux côtés du premier Président de la République gabonaise, M.Léon Mba,que le jeune Omar BONGO, qui s’appelle encore Albert Bernard avant sa conversion à l’islam en 1973, entame sa carrière politique. D’abord au Ministère des affaires étrangères, puis au Cabinet du chef de l’Etat, dont il assurera la direction à partir de 1961. Devenu bras droit du Président Léon Mba, qui appréciait sa forte capacité de travail et son audace, Omar Bongo devient, dès 1965, membre du gouvernement, occupant tour à tour le porte- feuille de Ministre délégué à la présidence de la République, chargé de la défense nationale et de la coordination, et celui de l’information et du tourisme.
En 1966, il est nommé Vice-Président de la République et, lors de l’élection présidentielle de mars 1967, le Président Léon Mba qui en avait fait son colistier de campagne est réélu. Après la mort du père de l’indépendance en novembre 1967, Omar Bongo Ondimba lui succède à la tête de l’Etat gabonais, conformément aux dispositions de la Constitution. Successivement réélu en 1973, 1980 et 1986, le Président Bongo Ondimba obtient aussi les suffrages de la majorité des électeurs gabonais, lors de la première élection présidentielle multipartite de 1993, puis lors de la seconde en 1998.
Il était également considéré comme le pilier de la FranceAfrique du fait qu’il a su admirablement nouer des liens étroits(politiques,économiques et affairistes)entre son pays et la France,tout en se maintenant au pouvoir quarante et un ans,quasiment sans heurts excepté l’émeute survenue en 1990.
Jadis considéré comme un petit eldorado pétrolier africain, le Gabon, exportateur de matières premières et importateur de biens manufacturés, est touché de plein fouet par la crise, victime de longues années d’une gestion sans diversification de l’économie, et gangrené par la corruption. La situation est d’autant plus incertaine que rien n’avait préparé le Gabon à une quelconque transition. Le défunt septuagénaire Omar Bongo, de son vivant, envisageait même la possibilité d’être candidat à l’élection présidentielle de 2012.
Le Gabon n’est plus l’ « émirat » pétrolier qu’il était dans le passé. Il ne produit plus que 13 millions de barils par an alors que, dix ans auparavant, sa production annuelle avoisinait 20 millions de barils. Les mines d’uranium ont fermé, la situation sociale est plus que tendue et la pauvreté augmente . Autant dire que c’est dans un contexte difficile que son successeur prendra les rênes du pays. Et comme si la situation n’était pas déjà assez compliquée pour le peuple gabonais, vient s’ajouter le problème de la succession.
Après l’annonce du décès d’Omar Bongo, plusieurs candidats étaient en lice pour lui succéder, ce qui présageait déjà une lutte rude. L’un des candidats favoris est Ali Ben Bongo, 50 ans, fils du président défunt et ministre de la Défense sous le règne de son père. Lors de l’élection présidentielle du 30 août 2009, il obtient 41,73% de voix contre 25,88 % et 25,22% pour ses deux principaux concurrents. Cette victoire d’Ali Bongo, annoncée officiellement le 3 septembre, fait éclater de violents incidents dans la capitale gabonaise, d’autant plus que les trois candidats s’étaient déjà autoproclamés vainqueurs de ce scrutin quelques heures seulement après la fermeture des bureaux de votes .
Un recomptage des voix a donc été exigé par les malheureux candidats, requête qui a été acceptée par la Cour constitutionnelle du Gabon. Cependant, les résultats n’ont pas encore été dévoilés, même si plusieurs se doutent déjà que ce nouveau recomptage ne va pas modifier de manière fondamentale les données du scrutin.
Pour sa part, Ali Bongo se familiarise déjà avec ses nouvelles fonctions de président puisqu’il a déjà entamé des tournées au Cameroun, au Congo et au Tchad, entre autres. Ses homologues du continent africain et d’ailleurs lui ont par ailleurs déjà transmis leurs félicitations. Difficile pour la Cour constitutionnelle de renverser cette situation ! De plus, l’opposition semble s’être fait piéger par sa propre requête, puisqu’elle ne pourra plus dire que ses revendications n’ont pas été prises en compte.