[C]omme il est de coutume lors des échéances électorales, dans l’opposition où de nombreuses candidatures à l’élection présidentielle de 2023 ont été déclarées, fragilisant ce bloc qui fait face à une majorité structurée, organisée et plutôt unie, l’idée d’une nouvelle candidature unique gagne du terrain. Sans programmes, lunatiques et toujours aussi loin des questions existentielles qui minent la vie des gabonais, c’est plutôt la raison électorale qui chagrine nos chers opposants. Pour cette élection à un tour, quelle stratégie faut-il adopter, quel candidat face au Président candidat à sa succession? Et aussi surprenant que cela puisse être, la question du genre se pose désormais. Le quinquennat à venir verra-t-il une femme ou un homme à la tête du Gabon ? Alexandre BARRO CHAMBRIER, Paulette MISSAMBO et pourquoi pas Victoire LASSENI DUBOZE?
Les options sont plus nombreuses encore. Mais pour Victoire LASSENI DUBOZE, 71 ans, ministre de la Famille et des Affaires sociales sous Omar BONGO ONDIMBA et ancienne responsable des femmes du Parti démocratique gabonais (PDG, parti au pouvoir), il serait temps que les hommes de l’opposition soutiennent une candidature féminine. En effet, a-t-elle déclaré lors d’une intervention en direct sur sa page Facebook, «depuis 1960, nous avons eu des hommes à la présidence de la République et le résultat, il est là !», semble-t-elle regretter.
Homme ou femme? À quelques jours de l’élection majeure, telle est la question que se posent nos cadres de l’opposition. Face à un ABC qui compte pour l’instant 2 soutiens poids plume, Bertrand ZIBI et Marc Ulrich MALEKOU, Victoire LASSENI DUBOZE aura-t-elle le dernier mot ? Il faut dire que l’idée de l’ex-pdgiste n’est pas tout à fait erronée. Car déjà en 2009, Rose Francine ROGOMBE avait exercé la fonction de présidence par intérim du Gabon. Par ailleurs après l’initiation de la décennie de la femme (2015-2025), les questions sur la parité, devenues le cheval de bataille de la Première dame, Sylvia BONGO ONDIMBA, ont pris une place de choix dans le débat politique.
Quoiqu’il en soit, la question du genre n’est pas celle qui préoccupe les gabonais à ce stade. Ces derniers attendent de voir une opposition dégourdie capable de faire face à la majorité pragmatique, qui a choisi l’action aux mots. Mais entre ceux qui sont absents de la scène politique et bien oubliés des Gabonais, et les autres qui se désavouent après des démarches entreprises de leur gré, pour alimenter la polémique au sein de l’opinion, il faut dire que le choix sera loin d’être facile. Cn lieu et place d’une guerre d’idées mettant au centre des préoccupations des concitoyens, c’est à une guerre d’egos que se livrent les candidats de l’opposition, qui rechignent à se retirer pour l’intérêt commun.