[D]e passage sur le plateau de l’émission “52 minutes pour convaincre” le 04 août 2023, le président du parti Rassemblement pour la patrie et la modernité (RPM), Alexandre BARRO CHAMBRIER (ABC), par ailleurs prétendant au siège présidentiel, a raté une occasion de convaincre (au mieux), ou plutôt de se taire. Sujet de l’actualité nationale, l’évolution de l’encours de la dette semble avoir échappé à l’économiste de l’opposition, qui annonce un endettement à plus de 70% en 2022, des chiffres alarmants qui laissent planer une volonté de manipuler l’opinion.
Il faut dire que le départ est quelque peu difficile pour ABC dans cette course au palais du bord de mer. Entre meeting polémiques et fausses informations, le président du RPM pourrait perdre des points à mesure que la date butoire se rapproche. La dernière en date, est son passage télévisé, où il s’est exprimé sur la dette publique, dont les chiffres officiels pour l’exercice de 2022 ne sont pas encore connus.
«En 2022, nous étions au-delà de 70 % en termes d’encours de dette» a-t-il lancé. Une augmentation de la dette à en croire son propos alors que la banque mondiale vante la tendance baissière de la dette publique gabonaise. Dans son dernier rapport sur les perspectives économiques du Gabon, l’institution financière indiquait déjà que «le taux d’endettement est tombé à 52,6% du PIB contre 66% du PIB en 2021 avec la réduction des besoins de financement».
Si l’on pourrait penser à une volonté manifeste d’alarmer l’opinion sur la situation économique du Gabon, cet écart de l’économiste laisse planer une sérieuse méconnaissance de l’actualité du pays dont il souhaite assurer la gestion. Ou plutôt devrait-on mettre ce lapsus sur le compte de l’émotion, une émotion peu contrôlée qui pourrait le conduire dans un ravin (électoral).