La Cour d’appel judiciaire d’Oyem, chef-lieu de la province du Woleu-Ntem, a condamné à perpétuité ce 28 juillet 2025, Simplice ALLOGO ALLOGO alias « Jésus », Juvénal EKOUA MBA alias « Zagalo » et Ludovic BIYOGHE ELLA alias « Ezé », pour le meurtre de Noëlle ZANG Ondo, communément appelée « Madame Mauro », une compatriote d’une soixantaine d’années. Cette sanction est régie par le code pénal pour les crimes atroces en République gabonaise.

Ce drame s’est déroulé le 13 novembre 2020 au quartier Nkomayat, situé dans le 2e arrondissement d’Oyem. Selon une source proche du dossier, c’est aux alentours de 19 heures que les accusés se seraient introduits par le plafond pour se retrouver dans la chambre de la victime. Surprise de cet assaut, Madame Mauro a été brutalisée, ligotée et bâillonnée avec une ficelle et du scotch pour la modeste somme de 5 000 francs qu’elle devait à ses bourreaux en contrepartie de leurs travaux de nettoyage effectués à son domicile.
Cette scène traumatisante a été vécue par les deux neveux de la victime, une fillette âgée de 12 ans et son petit frère, depuis leur chambre. « J’ai entendu ma tante crier ‘Ada, ils veulent me tuer’, et l’un de ses agresseurs demandait où est l’argent ?», a témoigné devant la barre la jeune fille, aujourd’hui âgée de 17 ans.
Alertés par les cris de ces enfants, des militaires du camp d’Eyenassi se sont rapidement rendus sur les lieux, mais n’ont pu identifier les agresseurs qui avaient déjà pris la fuite. Retrouvée ligotée, bâillonnée et engourdie au milieu de sa chambre, elle a été transportée d’urgence à l’hôpital. En dépit de cet effort, la sexagénaire est décédée peu après son arrivée au Centre hospitalier régional d’Oyem.
L’enquête menée par les officiers de police judiciaire a conduit à l’interpellation des trois accusés. Ces derniers ont nié les faits, de l’enquête préliminaire jusqu’à l’audience. Malgré le travail acharné de la défense, qui réclamait l’acquittement au bénéfice du doute, la présidente de la Cour a suivi les réquisitions du procureur général et de l’avocat de la partie civile. Les accusés ont été reconnus coupables et condamnés à perpétuité, conformément aux articles 209, 223 et 224 des Codes de procédure pénale gabonais.